Si je suis capable de communiquer des informations révoltantes, je suis aussi capable d’accueillir les bonnes nouvelles. Et c'est grâce à Jeanne et Suzanne qu'aujourd'hui apparaîtra une bonne nouvelle pour la communauté homosexuelle.
En effet, le 26 octobre 2011, le fait que Cécile Jacquey et Marie-Catherine Dumont « exerceront conjointement l'autorité parentale » sur Jeanne et Suzanne a été signé du juge aux affaires familiales de Bayonne. La vérité de leur foyer est devenue, par décision du tribunal de grande instance (TGI) en date du 26 octobre 2011, une réalité légale.

 
Voici ce que les mamans ont confiées aux journaliste de "Sud-Ouest" : 

« J'avoue que j'ai pleuré devant mon ordinateur, quand j'ai reçu par mail la décision. » Cécile Jacquey est la mère biologique des petites de 20 mois qui vibrionnent dans le salon familial. « J'ai tout de suite appelé ma compagne. » Qui a vite prévenu ses parents : « Ils étaient eux aussi très émus. Ils devenaient ''officiellement grands-parents'', c'est leur expression. » Les deux femmes s'aiment depuis 5 ans. « Chacune de notre côté, on n'a jamais conçu la vie de couple sans enfant », témoigne Marie-Catherine Dumont.
Pacsées voilà deux ans, elles vont donner naissance à ce projet de vie de l'autre côté des Pyrénées.
 « C'est fou comme les gens, là-bas, s'étonnent du retard de la France sur les questions de l'homosexualité. » Dans cette Espagne paradoxale de catholicisme chevillé et de fulgurances modernistes (mariage homosexuel par exemple), il ne faut pas six mois à Cécile pour être enceinte. « La première consultation pour insémination a eu lieu en février 2009 et en juin, j'attendais nos enfants », confie-t-elle. 

En ce qui concerne la législation Française, elles témoignent aussi: 


C'est une grande première dans le débat sur l'homoparentalité. Cela fait longtemps que ces deux femmes en couple depuis 5 ans, se battaient devant les tribunaux pour faire admettre cette évidence.
Le couple ne peut que constater « une législation un peu bâtarde ». « Par exemple, sur notre déclaration d'impôts, nous sommes inscrites toutes les quatre », relèvent-elles. Cécile : « La CAF m'a demandé les fiches de paie de Marie-Catherine. On se dit que lorsqu'il s'agit d'argent, l'autre existe, mais pas pour l'éducation. » Le décalage semble de plus en plus patent avec les mœurs. « La société », disent les deux mères. « Ce n'est que notre expérience, mais les gens autour de nous n'ont jamais fait la différence. La loi voudrait que l'on produise des attestations pour que Marie-Catherine aille chercher les filles chez la nounou, mais il n'en a jamais été question. » À la maternité, c'est elle qui a donné le premier bain à Jeanne et Suzanne. « Ce n'était un problème pour personne parmi le personnel de l'hôpital. » Les mamans n'osaient pas croire en la décision favorable du juge. « Entre l'audience et l'annonce du jugement, on n'osait pas trop en parler… »
 

La décision peut connaître un appel dans le délai d'un mois. Quoi qu'il advienne, leur histoire aura une jolie résonance, dans le contexte très proche d'une campagne présidentielle où l'homoparentalité marquera certainement un clivage. Mais quoi qu'il advienne, rien ne changera ce fait : Jeanne et Suzanne ont deux mamans.

N'hésitez pas à partager vos avis face à cette nouvelle, tout les avis sont importants, et surtout; témoigner, c'est lutter! 
Sources: "Sud-Ouest" et "Terrafemina"